vendredi 28 octobre 2011
Adieu dépression, je t'ai presque oubliée !
J'ai fait plusieurs dépressions.
Et c'était...
Oh dis ! j'ai du mal à m'en souvenir.
En vérité, j'en ai beaucoup souffert, me dit mon cerveau qui a enregistré ça dans un coin de ma tête, de manière purement informative : dates, durée des épisodes dépressifs, noms des psychiatres que j'ai vus, molécules et posologie médicamenteuse, couleurs des pilules... Je me rappelle de tout ça comme on se souvient d'une liste de courses.
Mais de souvenirs de tripes, je n'en ai guère.
Ma parole, j'ai un mal de chien à me souvenir "dans ma chair" de ce mal qui me rongeait de l'intérieur tout en m'encerclant de l'extérieur. Je dois faire un effort pour me rappeler de la sensation que je ressentais quand j'étais "malade".
J'avais "mal à l'âme"; de cette expression, je me rappelle. Elle me venait comme ça, je ne sais d'où, sans que je puisse savoir exactement pourquoi mais sans que je parvienne à la remplacer par autre chose. Aujourd'hui je comprends mieux pourquoi je décrivais la dépression comme ça.
Oui j'avais mal à l'âme et cette douleur rejaillissait sur mon corps. J'avais physiquement mal. Au coeur, aux poumons, à la gorge, à la tête. Un étau encerclait ma poitrine, me forçant à respirer comme si j'oscillais en permanence entre apnée et hyperventilation. Une noyée de la vie en somme.
Ma tête explosait, mes yeux me donnaient l'impression de vouloir sortir de leurs orbites, la gorge était amère et serrée, les épaules renfermées, le ventre noué d'un horrible spasme nauséeux, les oreilles bourdonnantes, le front froid et moite...
Tiens en faisant un effort je parviens à replonger dans les souvenirs, dans mon mental et je me souviens de ces sensations, sans toutefois parvenir à les éprouver encore une fois dans ma chair (Dieu merci ! que l'âme est bien faite !).
J'ai oublié, je ne vis plus comme avant dans la terreur que "ça" recommence.
C'est cette confiance insouciante qui me dit que je suis définitivement guérie.
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Oui, c'est bizarre, j'ai le même sentiment quand je repense à mon passé. Comme si c'était une autre vie et que tous les détails, les émotions qui à l'époque étaient si dures à vivre, étaient totalement effacées de mes souvenirs. Ça s'appelle la guérison, et c'est une bonne chose. :)
RépondreSupprimerTu es forte, ce n'est pas rien de sortir d'une telle maladie psychique. C'est vraiment faire preuve d'un immense courage. :)
<3 <3 <3
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